Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/94

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Que l'ombre étincela sous la riche dentelle ;
Alors, d'une voix lente, au timbre musical
Comme le clair écho d'un sonore métal,
Elle laissa tomber ces mots dans le silence :
« Au beau siècle de l'art, autrefois, dans Florence,
Grand parmi les plus grands fut l'un de vos aïeux,
Dont le chef-d'œuvre était le portrait merveilleux
De mon aïeule à moi, qu'on nomma par la ville
L'étoile du matin. Dans un siècle infertile
Votre nom seul rayonne. En vous je reconnais
Le plus digne héritier des anciens ; je venais
Demander au Centi revivant de renaître
Sous le divin pinceau qu'il tient de son ancêtre,
Moi, dont le nom, là-bas, est l'étoile du soir ! »
Et moi, je frissonnais plus fort, car je pus voir,
Son voile ôté, Stella vers l'œuvre prophétique
Marcher, reflet palpable et modèle identique ;
Je sentais mes cheveux se hérisser d'effroi,
Car Centi tout à coup s'était rué sur moi,
Car ses ongles m'entraient dans la chair leurs tenailles,
Et j'entendais courir, en rayant les murailles,
Le rire aigu qui glace et qui pénètre en nous,
Le rire intarissable où se tordent les fous !