Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/316

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faute de bois, remplacèrent les toitures en charpente par de petites voûtes accolées.

La comparaison des plans des mosquées d’Amrou et de Hassan avec ceux des nouvelles mosquées de Stamboul permet de suivre sans effort l’enchaînement d’idées ou plutôt le changement d’état social qui entraîna les musulmans sunnites à modifier les dispositions de leurs monuments religieux : en introduisant la coupole dans la composition de leurs temples, les Arabes et les Turcs eurent en vue de leur donner un caractère imposant : mais la forme détruisit l’esprit, accident fort naturel chez deux peuples qui ne se piquèrent jamais d’être - rationnels dans leur art.

Si l’on met en parallèle la mosquée d’Amrou et les vieilles mosquées de Kazbin, de

PLAN DE LA MASDJED CHAH D’ISPAHAN.

Véramine ou d’ispahan, on s’aperçoit au contraire que les architectes iraniens se sont montrés persévérants dans leurs œuvres, ont pieusement conservé le plan des premiers édifices religieux de l’Islam et, enfin, que les mosquées persanes, les plus anciennes comme les plus modernes, reproduisent d’une manière logique les formes hiératiques des temples primitifs.

La lecture d’un plan est souvent bien aride ; il me semble pourtant, et c’est peut-être là une nouvelle forme de l’amour-propre d’auteur, que, après avoir décrit les dispositions d’ensemble des vieilles mosquées chiites, il est intéressant de mettre en parallèle le plan du sanctuaire d’Amrou et celui de la moderne masdjed Chah.

Sous la coupole je retrouve l’ancienne salle du mihrab ; dans les galeries latérales, les travées secondaires qui l’accompagnaient ; dans les arcatures disposées autour de la cour, les portiques à l’usage des élèves, des fidèles et des voyageurs ; jusqu’aux bassins à ablutions, aux