Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/345

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Quelques maisons, le minaret, l’imamzaddè, une mosquée délabrée et le pont sont les seules constructions signalant aujourd’hui l’emplacement de Djeï.

18 septembre. — Je suis encore tout émue de ma première entrevue avec le tcharvadar bachif (muletier en chef), grand organisateur de la caravane arménienne à laquelle nous devons nous joindre. Par un acte fait en double et do bonne foi, en présence du P. Pascal. sans collègue, nous sommes bel et bien locataires, pendant la durée du voyage, de quinze mulets destinés au transport de nos gens et de nos bagages, et de deux chevaux intelligents, capables de conduire leurs cavaliers dans les meilleures conditions de sécurité au milieu d’un convoi composé de plus de trois cents bêtes. A Abadeh la caravane fera une halte de vingt-quatre heures afin de laisser reposer les animaux et les gens, et stationnera un jour à


PONT DU CHÉIUSTAN.

Mechhed Mourgab. A partir de Maderè Soleiman nous serons libres de nous arrêter en route, tandis que le gros de la gafêla (caravane) continuera sa route vers Chiraz, éloigné de trois étapes des célèbres ruines achéménides.

Pendant cette dernière période du voyage, le tcharvadar bachy emportera nos bagages en garantie des quatre chevaux que nous devons conserver avec nous, de façon à se récupérer de sa perte si, par un malheureux hasard, nous étions dévalisés dans les défilés de montagnes situés entre Maderè Soleïman et Persépolis.

Toutes ces conventions acceptées de part et d’autre, le tcharvadar hachy, assisté de son lieutenant, a reçu en bonne monnaie d’argent la moitié du prix de la location de ses animaux, a examiné chaque kran (quatre-vingt-dixcentimes), fait un triage des pièces frappées à des