Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/374

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— Parce que je n’ai pas sur moi des instruments assez tranchants. » A ces mots, le vieillard tire vivement de sa manche un couteau dont la gaine est fixée autour de son bras par un bracelet de cuir, le présente à Marcel et lui dit avec un calme stoïque : «  Tiens, voilà une lame effilée : coupe et fabrique-moi des yeux nouveaux. —

C’est impossible, s’écrie Marcel : l’opération dont je t’ai parlé nécessite des précautions minutieuses. Viens à Chiraz, je m’engage à te faire soigner.

PEMMKSiJAKUTYAIUS.

— Je t’en prie, répond l’aveugle si impassible tout à l’heure et dont les yeux éteints roulent de grosses larmes, aie pitié de mon malheur, au nom d’Allah ! au nom de ton père et de ta mère !»


Le désespoir de ce vieillard est navrant ; son fils est pâle d’une colère qu’il contient avec peine, et attribue l’attitude de mon mari a une mauvaise volonté, bien éloignée de sa pensée. Fuyons au plus vite cette vallée si belle, si séduisante, mais dont les ombrages cachent tant de misères. Nous voici hors du village ; la plaine est bien cultivée dans toute la partie irrigable ; au delà