Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/110

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ils s’avancérent d’abord d’un pas meſuré : mais dès qu’ils ſe virent à la portée du trait, ils coururent en avant de toutes leurs forces. Le Lacédémonien Cléarque avoit ordonné cette manœuvre, ſur le principe que des ſoldats qui ne conſument pas leurs premiers efforts à courir, conſervent bien plus d’activité pour le combat ; & que la courſe qui vient enſuite, quand on ſe trouve entre les traits, ſert à en rendre les atteintes moins dangereuſes. Les troupes de Cyrus ne laiſſérent pas d’eſſuyer une multitude de ces traits, qui répondoit aux nombre de quatre cens mille hommes dont l’armée du Roi était compoſée. Cette attaque de fléches ne fut pourtant pas longue, & l’on en vint bientôt au combats de main. Les Lacédémoniens ſuivis des ſoudoyez, épouvantérent au premier abord les Barbares par le brillant de leurs armes, & par leur adreſſe à les manier. Car leurs Adverſaires mal couverts par leurs cuiraſſes trop étroites & trop courtes, & n’ayant que de petites épées, n’étoient pas accoutumez d’ailleurs aux périls actuels d’une bataille ; au lieu que les Grecs exercez de longue main dans la guerre du Pé-