Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/122

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Arménie. Le Satrape de ce pays étoit Teribaſe, avec lequel ils firent un traité, & paſſérent ainſi au travers de ſa Province comme Amis. Mais ſur les montagnes qui bornent l’Arménie, ils furent ſurpris par une neige épouvantable qui penſa les faire tous périr. Tant que cette neige tombe perpendiculairement, elle n’empêche point les Voyageurs de faire leur chemin. Mais dès que le vent vient à s’y mêler, elle augmente conſidérablement, & juſqu’au point de couvrir non-ſeulement les traces, mais tous les indices des routes. Le découragement total ſe ſaiſit alors des Voyageurs qui ne riſquoient pas moins leur vie en revenant ſur leurs pas qu’en s’obſtinant à avancer. Là-deſſus la tempête augmenta, & la grêle ſe joignit au vent qui la leur portant au viſage, contraignit toute l’armée de s’arrêter, & qui ôtant à chaque ſoldat tout mouvement propre & volontaire, le força de ſe coucher par terre dans l’endroit où il ſe trouvoit. Là manquant de toute choſe, ils paſſérent un jour & une nuit entiére dans une ſituation déplorable. Car la neige continuant de tomber avec la même violence, toutes leurs