Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/123

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armes en furent couvertes et tous leurs membres saisis de froid. Aucun d'eux n'ayant pu fermer l'œil de toute la nuit, quelques-uns de ceux qui trouvèrent moyen de faire du feu le lendemain s'en sentirent soulagés ; mais les autres dont les membres gelés y demeuraient insensibles, n'en reçurent que l'indication d'une mort prochaine. La plupart des chevaux périrent là : et entre les hommes, les uns étaient déjà sans vie et les autres conservaient encore de la connaissance dans un corps qui n'avait plus aucun mouvement. Quelques-uns avaient perdu la vue par la rigueur du froid ou par l'éblouissement que leur avait causé l'aspect continuel de la neige. Enfin il n'en ferait pas échappé un seul, s'ils n'avaient heureusement aperçu quelques villages voisins, où ils trouvèrent abondamment tous les secours qui leur étaient nécessaires. Ils y firent arriver leurs bêtes de charge par des sentiers qu'ils leur avaient formés à travers la neige et leurs malades en les portant sur des brancards ou sur des échelles dans les maisons basses, où on les faisait descendre. On fournit là de la pâture aux animaux et toute forte de ſubſiſtan-