Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/158

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elle les laiſſoit en repos depuis quelque temps, il n’en falloit attribuer la cauſe qu’à la peſte, qui dans ces dernières années avoit déſolé la Libye : mais qu’auſſi-tôt qu’ils auroient réparé leurs forces, ils ne manqueroient pas de reprendre leur premier deſſein & de tomber ſur la Sicile. Qu’ainſi ils feroient bien mieux de les aller ſurprendre eux-mêmes dans la langueur de leur convaleſcence, que s’ils attendoient dans leur Iſle des Ennemis redevenus forts & vigoureux. Il ajouta qu’il ſeroit honteux & inſupportable de voir tant de villes Grecques aſſervies à des Barbares ; & qu’il n’y avoit cependant qu’un grand courage, & un violent amour de la liberté qui put déſormais les garantir de cet opprobre, & de ce malheur. Les Syracuſains applaudirent unanimement à de pareils diſcours. Ils ne ſe portoient pas en effet avec moins de zèle que lui à cette guerre ; & ils haiſſoient ſouverainement les Carthaginois par la raiſon même, que c’étoit la crainte qu’ils avoient d’eux qui les forçoit de ſe ſoumettre à leur Tyran. Ils ſe flattoient en même temps que Denys auroit plus d’égards pour eux en préſence