Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/159

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de l’ennemi commun, & s’expoſeroit moins en cette circonſtance qu’en toute autre à irriter ſes propres concitoyens. Enfin ils ne déſeſpéroient pas qu’avec les mêmes armes qui auroient vaincu les Carthaginois, ils ne parvinſſent auſſi à recouvrer tôt ou tard leur liberté.

Au ſortir de cette aſſemblée Denys accorda aux habitants de Syracuſe un plein pouvoir de s’emparer des richeſſes des Carthaginois. Il y avoit alors un aſſez grand nombre de particuliers de Carthage, établis dans Syracuſe, & qui y poſſédoient même des biens conſidérables. Pluſieurs Marchands de la même nation avoient actuellement dans le port des vaiſſeaux richement chargez qui furent pillez ſur le champ. Les Siciliens des autres villes ſuivirent cet exemple, & chaſſant les Carthaginois qui habitoient parmi eux, ils s’emparérent de tout ce qu’ils poſſédoient. Quelque haine qu’ils euſſent pour Denys & pour ſa Tyrannie, ils ſembloient être charmez de le ſervir dans cette occaſion pour ſe venger des cruautés des Carthaginois. C’eſt par ce motif que dès que la guerre fut déclarée, toutes les villes Grecques ſoumiſes à