Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/166

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tête de dix vaiſſeaux, avec ordre d’aller inceſſamment, & ſans bruit, juſqu’au port de Syracuſe ; où ſe gliſſant à la faveur des ténébres, il tâcheroit de couler à fond ou de détruire de quelque autre maniére les vaiſſeaux que les Ennemis y avoient laiſſez. Il crut par là faire une diverſion qui partageroit les ſoins de Denys, & qui l’obligeroit à renvoyer une partie de ſa flotte à Syracuſe. L’Officier qu’il avait chargé de cette commiſſion s’en acquitta fidellement ; & étant entré de nuit & à l’inſçu de toute la ville dans le port, il en démonta preſque tous les vaiſſeaux à coup d’éperons, & s’en revint auſſi-tôt à Carthage. Denys, ſans ſe détourner, continua de ravager toutes les terres qui appartenoient aux Carthaginois dans la Sicile ; & après avoir forcé tous les habitans de la campagne de ſe renfermer dans les Villes, il ramena toute ſon armée devant Motye ; ſe doutant bien que cette place étant priſe, toutes les autres ſe rendroient volontairement & d’elles-mêmes. Ainſi employant aux travaux un grand nombre d’hommes, il combla l’eſpace de mer qui ſéparoit cette Ville du continent voiſin ſur lequel il étoit poſté ; & à