Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/167

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meſure que le terrain s’applaniſſoit ou s’élevoit, il plaçoit ſes machines devant les murailles. Imilcon de ſon côté ayant appris que Denys avoit fait tirer tous ſes vaiſſeaux ſur ſon rivage, fit mettre à la voile cent de ſes plus fortes galéres. Il eſpéroit que paroiſſant tout d’un coup, & ſe rendant aiſément maître de la mer & du port de l’Iſle où il n’y aurait d’autres vaiſſeaux que les ſiens, il détruirait aiſément cette flotte engagée dans le sable, & que par-là il feroit abandonner le ſiége de Motye, & tranſporteroit la guerre à Syracuse. Ainſi ſe mettant en mer avec ſes galéres il arriva de nuit à la rade de Selinunte, & paſſant delà juſqu’au promontoire de Lilybée il ſe trouva à la pointe du jour à la vûe de Motye. L’armée aſſiégeante qui ne l’attendoit pas, le vit bien-tôt tomber de-là ſur les vaiſſeaux de charge qui bordoient le port de terre ferme. Les uns furent briſez à coups de hache, & les autres mis en cendres par les flâmes, avant que Denys eut le temps de leur porter aucun ſecours.

Imilcon s’avançant enſuite ſe mit en devoir d’entrer dans le port des Ennemis, pour y détruire les vaiſſeaux qu’on avoit tirez à terre. Denys ſe pré-