Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/172

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des planches mal-assurées & fort étroites, contre des gens réſolus de périr ; ils eurent bien-tôt du deſavantage. On s’étoit d’abord attaqué réciproquement, & les aſſiégeans avoient fait à peu près autant de bleſſures qu’ils en avoient reçues : mais enſuite les aſſiégez s’aviſérent de laiſſer avancer les ennemis ſur les planches, qu’ils renverſoient dès qu’elles en étoient chargées ; & ils les faiſoient périr par leur chute.

Dans toute la durée du ſiège la coutume de Denys avoit été de continuer les attaques pendant tout le jour, & de faire ſonner la retraite ſur le ſoir. Les aſſiégez accoutumez à cette pratique s’étoient retirez comme à l’ordinaire pour prendre quelque repos & quelque relâche ; lorſque Denys choiſit un nommé Archylus de Thurium & quelques autres hommes aguerris, pour aller poſer des échelles le long des maiſons qu’on avoit à moitié abattues pendant la journée, & à travers deſquelles on pouvoit gagner un certain poſte avantageux. Ils exécutérent fidellement cette commiſſion, de sorte que les aſſiégez s’en étant apperçûs, quoi qu’un peu trop tard, accoururent promptement à la défenſe avec autant d’ardeur