Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/177

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ficellées. Il leur enjoignit de ne les ouvrir qu’en pleine mer & d’exécuter alors les ordres qu’ils y trouveroient écrits. Il avoit pris ces précautions pour empêcher que les eſpions de Denys, ne puſſent lui faire ſçavoir ſa route. L’ordre donné ſous le ſceau étoit de cingler droit à Palerme. Au premier vent favorable toute la flotte mit à la voile, & ſortit du port. Les vaiſſeaux de charge qui gagnérent la pleine mer, & les galéres côtoyoient la Libye à la vûe des terres. Cette navigation ayant été heureuſe, les vaiſſeaux de charge qui étoient partis les premiers furent les premiers aperçûs des rivages de la Sicile ; de ſorte que Denys commanda ſur le champ à Leptine de prendre avec lui trente galéres, dont il pouſſeroit les pointes contre eux, juſqu’à ce qu’il les eut coulés à fond. Leptine exécuta cet ordre avec toute la diligence poſſible, & heurtant avec force les premiers de ces vaiſſeaux, il les fit périr avec tous les hommes qui étoient deſſus ; mais les autres quoi qu’auſſi chargez que les premiers déployérent toutes leurs voiles, & ſe ſauvérent aiſément de ce danger. La perte des Carthaginois ne laiſſa pas de ſe monter à