Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/180

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timent au sujet de cette guerre. Les uns très instruits des forces des Carthaginois, voyant d'ailleurs que l'abord était interdit à tout secours étranger, et privés de leur propre cavalerie qu'on avait fait passer à Syracuse, sentaient pleinement l'impossibilité où ils étaient de soutenir un siège ; leurs murailles tombées ne leur permettaient pas même d'y penser, et ils n'avaient pas le temps de les relever. Aussi prirent-ils le parti d'envoyer dès l'instant même, leurs femmes, leurs enfants, et ce qu'ils avaient de plus précieux dans les villes les plus prochaines. Mais d'autres se fiant à un vieil oracle qui avait prédit que les Carthaginois porteraient un jour de l'eau dans les rues de Messine, appliquèrent cette prophétie à leur temps même, comme si leur besoin en fixait l'événement ; et ils se persuadèrent que les Carthaginois allaient devenir leurs esclaves. Ils s'étaient enivrés de cette folle espérance au point qu'ils faisaient passer dans l'âme des autres le zèle de défendre leur propre liberté, jusqu'au moment marqué par le ciel. Ainsi ils envoyèrent l'élite de leur jeunesse dans la Péloride, pour empêcher les ennemis de