Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/181

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ravager la campagne voiſine du Cap qu’ils occupoient.

Imilcon[1], qui s’apperçut du mouvement que les Ennemis faiſoient pour venir attaquer ſon camp, fit donner ordre à ſa flotte de faire avancer inceſſamment deux cens vaiſſeaux contre Meſſine ; préſumant avec raiſon que la Ville dénuée de ceux qu’on envoyoit contre lui-même, ſeroit aiſément envahie par les ſoldats de ſa flotte. Un vent de Nord qui s’éleva ſubitement, favoriſa beaucoup ce projet, & les vaiſſeaux entrérent dans le port à pleines voiles ; avant que cette jeuneſſe qui étoit allée vers le Cap, fut revenue pour s’oppoſer à cette attaque, quelque diligence qu’elle put faire en l’apprenant. Ainſi les Carthaginois débarquez ſans obſtacle, & paſſant par deſſus les décombres des murailles, entrérent dans la Ville de toutes parts & s’en rendirent bien-tôt les maîtres. Entre les Meſſinois les uns périrent dans une défenſe courageuſe mais inutile ; & les autres s’enfuyrent

  1. Je me ſers du Grec Diodore, du Latin de Rhodoman & du François d’Amyot pour donner un ſens recevable à tout ce recit, dans lequel il eſt difficile de démêler ceux qui ſont en mer, & ceux qui ſont ſur terre, à s’en tenir au pur texte de l’Auteur.