Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/187

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nois voyant le rivage de Catane couvert de ſoldats[1] en furent surpris & même découragez ; & ils cherchoient à regagner un lieu où ils fuſſent en ſureté. Mais faiſant bien-tôt réflexion que revenant à terre, ils auroient à combattre & la flotte & l’armée ennemie, ils ſe raviſérent ſur le champ & ſe déterminérent au combat naval ; & mettant leurs vaiſſeaux en ligne, ils obſervoient & attendoient l’Ennemi. Auſſi-tôt Leptine s’avançant à la tête de trente des plus forts vaiſſeaux, & s’éloignant trop des autres commença l’attaque avec plus de valeur que de prudence. Car tombant ſur la premiére ligne des Carthaginois, il coula à fond un aſſez grand nombre de leurs Galéres. Mais Magon enveloppant ces trente vaiſſeaux d’un bien plus grand nombre des ſiens, balança long-temps toute la valeur de Leptine & de ſes ſoldats. Cette compenſation même rendit le combat très-violent, & les vaiſſeaux accrochez les uns aux autres formoient une eſpéce de plancher ſur lequel on ſe battoit, non à coups de

  1. C’eſt une correction de Palmerius ſur le Grec & même ſur le Latin qui dit le rivage couvert de vaiſſeaux.