Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/190

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champ. Il ſe rappella auſſi-tôt Meſſine qui venoit d’être raſée dans une circonſtance toute ſemblable, & il n’héſita pas un moment d’aller lui-même à Syracuſe pour la préſerver d’un ſort pareil, en la fourniſſant au plûtôt de toutes les troupes néceſſaires pour la défendre. Un grand nombre de Siciliens mécontens de ce qu’on n’attaquoit pas les Ennemis à l’inſtant même ſuivant leur intention, abandonnérent Denys, pour ſe retirer, les uns dans leurs Provinces, & les autres dans des Forts voiſins. Imilcon arrivé en deux jours à la rade de Catane, fit tirer tous ſes vaiſſeaux à terre, pour les garantir d’une tempête qui s’étoit élevée : Il donna en cet endroit quelques jours de repos à ſes soldats, pendant leſquels il envoya des Députez aux Campaniens habitans de la ville d’Ætna, pour leur propoſer d’abandonner Denys. Il leur offroit un plus grand territoire que le leur, & une part dans les dépouilles qu’on feroit ſur l’ennemi. Il leur apprenoit que les Campaniens habitans d’Entelle favoriſoient les Carthaginois, & s’armoient contre les Siciliens. Il leur repréſentoit enfin que les Grecs ſembloient avoir pris en haine toutes