Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/210

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endroits du corps. De-là naiſſoient des fiévres ardentes, des inquiétudes dans l’épine du dos & des laſſitudes douloureuſes dans les cuiſſes. Ces ſymptomes étoient ſuivis de diſſenteries cruelles & d’abcès ſur toute la peau. Ce n’étoient-là que les accidens les plus communs : quelques-uns tomboient en phrénéſie & dans un entier oubli de toutes choſes. Ils couroient dans tout le camp en forcenez, frappant tous ceux qu’ils rencontroient ; de ſorte que le ſecours des Médecins devenoit abſolument inutile, & par la grandeur du mal & par la réſiſtance des malades. La mort même étoit trop prompte, pour laiſſer agir les remédes, & aucun homme atteint du premier ſymptome ne paſſoit le cinq ou ſixiéme jour ſans tomber dans des accidents irrémédiables : de ſorte qu’ils regrettoient tous de n’avoir pas été tuez à la guerre. En effet aucun de ceux qui voulurent prêter quelque ſecours aux Malades n’échappa à la contagion ; ainſi dès qu’on ſe ſentoit frappé, on pouvoit compter ſur un délaiſſement univerſel. Non-ſeulement on étoit abandonné par les indifférens ; mais les freres ne pouvoient rien eſpérer de leurs freres, & l’intérêt