Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/263

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remettre à une autre occaſion la guerre qu’il vouloit leur faire à tous en même temps. Jugeant donc qu’il lui importoit avant toutes choſes d’avoir en ſa poſſeſſion la ville de Rhege, qui étoit comme le rempart de l’Italie, il partit de Syracuſe pour exécuter ce deſſein. Il était ſuivi de vingt mille hommes d’infanterie, de mille chevaux & de ſix vingts vaiſſeaux qui ſervirent à tranſporter cette armée juſqu’aux rivages de la Locride[1]. Les ayant fait débarquer-là, il les conduiſit à travers les terres, où il fit paſſer le fer & le feu ſur tous les biens qui appartenoient aux Rheginois. Sa flotte l’alla attendre de l’autre côté, où étant arrivé il poſa auprès de la ville un camp où toutes ſes forces étoient raſſemblées. Cependant les Italiens des Provinces voiſines apprenant bien-tôt la deſcente que Denys venoit de faire dans leur continent, firent partir inceſſamment ſoixante vaiſſeaux de Crotone pour aller au ſecours du port attaqué. Mais pendant que ces vaiſſeaux tenoient encore la haute mer, Denys avec cin-

  1. Province des Locres établis à la pointe de l’Italie. La vraye Locride étoit dans la Gréce proprement dite, ſéparée du Péloponnéſe par le golphe de Corinthe.