Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/264

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quante des siens alla au devant d'eux. Son premier aspect les fit tous revirer de bord et gagner la terre. Denys les y poursuivit et avec des crocs qu'il faisait jeter sur la proue, il les attirait à lui malgré les liens qui les attachaient au rivage. Il s'en fallut peu que leurs soixante vaisseaux ne tombassent tous en son pouvoir. Mais les Rheginois accourant jusqu'en cet endroit, firent retirer Denys à force de traits et une tempête qui l'écarta donna lieu aux Rheginois de tirer ces vaisseaux à terre. Avec quelque valeur que Denys eût combattu, il perdit sept de ses propres bâtiments et au moins quinze cens hommes quand on fut plus près de Rhegium. La tempête ayant poussé jusqu'au rivage quelques-uns de ses vaisseaux avec les hommes qu'ils portaient, plusieurs de ceux-ci furent pris vivants : Denys lui-même, qui montait une galère a cinq rangs, courut risque plus d'une fois d'être submergé; et ce ne fut qu'avec beaucoup de peine qu'il arriva dans le milieu de la nuit au port de Messine. De là, comme l'hiver s'approchait, il se contenta de faire un traité d'alliance avec les Lucaniens et il s'en revint à Syracuse.