Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/265

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Quelque temps après les Lucaniens ayent fait des courſes ſur les terres qui appartenoient aux Thuriens ; ceux-ci avertirent leurs Alliez de venir inceſſamment à leur défense : car il y avoit un traité entre les Villes Grecques d’Italie, par lequel elles étoient obligées de ſe prêter toutes un ſecours mutuel & réciproque, dès que les Lucaniens feroient du tort à leurs campagnes : & ſi quelqu’une de ces Villes manquoit à ce devoir, le Chef de ſa milice devoit être puni de mort. Ainſi au premier avertiſſement que l’on reçut de la part des Thuriens, toutes les Villes alliées ſe diſpoſérent à venir à leur ſecours. Mais les Thuriens ſe preſſant encore davantage, & ſans attendre leurs Alliez, allérent au-devant de leurs Ennemis au nombre de quatorze mille hommes d’infanterie, & de près de mille cavaliers. À leur approche, les Lucaniens ſe retirérent chez eux ; & les Thuriens à leur tour ſe jettant dans la Lucanie y enlevérent un Fort, & firent aux environs un pillage abondant qui devint pour eux un appât funeſte. Car attirez par ce premier ſuccès, ils s’engagérent indiſcrettement en des chemins étroits & difficiles, dans