Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/274

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

car n’ayant point par eux-mêmes des forces ſuffiſantes pour ſe défendre ; ils ne ſe voyoient plus d’alliez. Ils prévoyoient de plus qu’après la priſe de leur Ville, ils ne trouveroient point de miſéricorde dans le Vainqueur. Ils jugérent donc à propos de le prévenir par des Ambaſſadeurs. Ils le firent prier d’uſer avec modération de l’avantage qu’il avoit ſur eux ; & de vouloir bien avoir égard en leur faveur aux droits de l’humanité. Là-deſſus il leur demanda trois cens talens, il exigea qu’ils lui envoyaſſent tous leurs vaiſſeaux qui étoient au nombre de ſoixante & dix, & qu’outre cela ils lui remiſſent cent de leurs Citoyens pour ôtages de leur fidélité. Toutes ces demandes lui ayant été accordées, il s’embarqua pour paſſer dans la Caulonie. Il en tranſporta tous les habitans à Syracuſe, & leur y donnant droit de Bourgeoiſie, il les exempta pour cinq ans de tous impôts. Il détruiſit enſuite leur Ville ; & donna tout leur territoire aux Locres. Les Romains après avoir pris la ville de Liſlus qui appartenoit aux Æques firent célébrer en l’honneur de Jupiter les jeux qui lui avoient été vouez par les Conſuls.