Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/283

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y conſumaſſent toute l’herbe qui pouvoit y croître. Enfin les aſſiégez vaincus par l’excès de leurs maux, ſe livrérent à la diſcrétion du Tyran. En entrant dans la Ville il y trouva des monceaux de morts entaſſez par la famine, & des vivans qui ne reſſembloient qu’à des morts. Il y fit pourtant encore plus de ſix mille priſonniers qui furent tous tranſportez à Syracuſe. Là il rendit la liberté à tous ceux qui furent en état de payer une mine, & tous les autres furent vendus à l’encan. S’étant ſaiſi de Phyton leur général, il fit jetter ſon fils dans la mer ; & pour lui il le fit attacher à une très-haute machine, comme s’il alloit donner en ſa perſonne le ſpectacle d’un ſupplice extraordinaire. Là il lui envoya dire par un de ſes gens que ſon fils avoit été jetté dans la mer dès la veille. Phyton répondit que ſon fils avoit été plus heureux d’un jour que ſon Pere. Après cela Denys le fit promener par toute la Ville ſuivi d’un homme qui le fouetoit & qui lui faiſoit toutes ſortes d’outrages, & précédé d’un crieur public, qui diſoit que Denys châtioit ainſi très-juſtement un homme qui avoit incité ſa Ville à