Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/284

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la guerre. Mais Phyton qui avait dé-fendu Rhegium courageusement pendant le siège et dont toute la vie avait été sans reproche, supporta courageusement encore sa fin malheureuse et conservant jusqu'au bout la confiance de son âme, il disait à haute voix qu'il n'était puni que pour n'avoir pas voulu livrer sa patrie à un vainqueur injuste dont le ciel tirerait bientôt vengeance. La vertu et la confiance du patient portèrent la compassion jusque dans l'âme des soldats de Denys et on apercevait déjà quelque mouvement parmi eux. De sorte que Denys craignant qu'on n'arrachât Phyton d'entre ses mains fit cesser les mauvais traitements et le fit promptement jeter dans la mer avec toute sa famille. Telle fut la cruelle et indigne fin de cet homme vertueux. La plupart d'entre les Grecs déplorèrent longtemps son malheur, qui dans la suite servit même de sujet de lamentation ou d'élégie à différents poètes.

XXVIII.

DANS le temps même que Denys campait devant Rhegium, les Gaulois qui habitent au-delà des Alpes tra-