Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/287

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l’armée Gauloise ; les Gaulois à leur tour envoyérent des Ambaſſadeurs à Rome pour ſe plaindre de ce que l’un de leurs Citoyens avoit commencé contr’eux une guerre injuſte. Le Sénat propoſa d’abord à ces Ambaſſadeurs de recevoir en argent la ſatisfaction de l’offenſe qui leur avoit été faite. Mais ceux-ci ayant refuſé cette offre, le Sénat réſolut de livrer aux Ambaſſadeurs la perſonne même du coupable. Mais le pere du condamné, qui étoit en cette année même un des Tribuns militaires en qui réſidoit toute l’autorité du Consulat, en appela au peuple ; & comme il avoit un grand crédit ſur la multitude, il lui perſuada aiſément de faire caſſer la Sentence que l’on avoit prononcée contre ſon fils. Ce fut alors pour la premiére fois que le peuple qui s’étoit toujours ſoumis aux Décrets du Sénat, ſe donna la licence de les caſſer. Cependant les Ambaſſadeurs Gaulois revenus dans leur camp, rendirent compte à leur armée de tout ce que nous venons dire. Elle en fut extrêmement irritée, & après avoir fait venir de nouvelles troupes de la Gaule, ils marchérent droit à Rome au nombre de plus de ſoixante & dix mille hommes.