Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

places éminentes. Car comme ils sont exposez à la vue de tout le monde, il leur est impossible de cacher leurs vices ou leurs défauts ; et aucun homme qui dans un grand poste fera des fautes considérables, ne doit espérer ni de les dérober à la connoissance du Public, ni d’en éviter longtems le reproche. Quand même on les dissimuleroit pendant sa vie, il doit attendre que la vérité prenant le dessus, les mettra dans leur plus grand jour après sa mort. Il est malheureux pour les méchans de laisser à la postérité un souvenir immortel de leurs crimes ; et quand il serait vrai, comme quelques Philosophes l’ont enseigné, qu’il ne reste rien de l’homme après sa mort, les coupables paroissent encore plus à plaindre de ne subsister que dans une mémoire odieuse. Le Livre dans lequel nous entrons nous fournira en détail un grand nombre d’exemples de cette espéce d’infortune. Dans Athènes les trente Tyrans qui devenus maîtres de la République, l’avoient jetée par leur ambition dans les plus grandes calamitez, furent bientôt dépouillez de leur puissance, et n’emportèrent que la honte de l’abus qu’ils en