Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/63

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avoient fait. Les Lacédémoniens de leur côté qui sembloient s’être assuré l’Empire de toute la Gréce, le perdirent absolument par les injustices qu’ils exercérent à l’égard de leurs Alliez. En effet, comme le pouvoir des Princes s’établit par la prudence et par la justice, il est aussi bientôt détruit par les vexations qu’on fait souffrir aux sujets et par la haine qu’elles excitent dans leur ame. Ce fut à peu près ainsi que Denys Tyran de Syracuse, quoique le plus heureux des hommes connus sous ce titre, fut exposé pendant toute sa vie à des conjurations secretes, qui l’obligérent de porter toujours une cuirasse de fer sous sa robe ; et qu’étant mort enfin, il a fourni un des plus grands exemples d’un nom chargé de malédictions éternelles : nous en parlerons dans le temps convenable. Maintenant nous reprendrons le fil de notre Histoire, en avertissant seulement que les Livres précédens[1], comprennent l’espace des sept cens soixante et dix-neuf ans écoulez depuis la prise de Troye, jusqu’à la fin de la guerre du Péloponnése, et de la supé-

  1. Depuis la fin du 6e. Voyez la Préface générale de l’Auteur.