Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/68

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envoyérent le secours qu’ils avoient demandé, et lui donnérent pour chef Callibie. À son arrivée les Trente le comblérent de caresses et de présens : aussitôt ils commencérent à rechercher les Riches d’Athénes, sous prétexte que ceux-ci vouloient innover ; et après leur avoir fait perdre la vie, ils confisquérent leurs biens. Comme Theramene[1] s’opposoit vivement aux violences de ses Confreres, et les menaçoit même de se joindre contre eux à tous les amateurs de la Patrie ; les Trente firent assembler le Sénat. Critias, qui en étoit le Chef, reprocha au long à Theramene de trahir un corps dont il avoit accepté volontairement d’être membre. Theramene parlant à son tour, fit sur chaque article son apologie avec tant de justesse et de force, que tout le Sénat fut pour lui. Critias qui eut peur qu’un tel homme ne parvint bientôt à faire abolir l’Oligarchie, le fit environner par ses Spadassins ayant tous à la main l’épée nuë. Aussi-tôt Theramene courut à l’Autel placé dans la chambre du

  1. C’est sans doute le même Theramene dont il est parlé vers la fin du Livre 13 sur qui aussi-bien que sur Thrasibule son associé, les autres Capitaines Athéniens voulurent rejetter la faute des morts non ensevelis après la bataille des Arginuses.