Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/69

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Sénat ; en leur disant qu’il ne craignoit pas la mort, mais qu’il vouloit seulement attirer la colére et la vengeance des Dieux sur ceux qui auroient l’impiété de violer son azyle. Cependant arraché delà avec violence il soutint courageusement cette insulte ; car élevé comme il l’étoit, dans l’école de Socrate, il y avoit puisé une très-grande Philosophie. Le peuple témoin de son infortune n’osoit pourtant le secourir, par la crainte qu’on avoit des gens armez qui l’environnoient. Socrate seul avec deux de ses domestiques entreprit de le défendre ; mais Theramene les pria de n’en rien faire. Il leur dit qu’il leur sçavoit bon gré de leur zéle et de leur courage ; mais que sa destinée deviendroit encore plus cruelle pour lui, s’il avoit donné lieu à la perte de si braves gens. Ainsi Socrate et ses deux hommes voyant que personne ne se joignoit à eux, et que la colere des Tyrans s’enflammoit encore par leur résistance, abandonnérent leur attaque et se tinrent en repos.

Cependant les Satellites ayant arraché Theramene du pié de l’autel sur l’ordre qu’ils en reçurent, le conduisirent à travers la place publique au lieu