Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/71

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que chaque jour étant marqué par de nouveaux meurtres, tous ceux qui se voyoient du bien prirent le parti de la fuite. Les Tyrans égorgérent peu de temps après Autolycus homme hardi en paroles, et firent subir le même sort à tous ceux qui leur paraissoient les plus agréables à la multitude ; de sorte la crainte seule fit sortir de la Ville que de la moitié de ses habitants.

Les Lacédémoniens voyant cette République ainsi abbatue et ne souhaitant pas qu’elle put jamais se relever, se réjouissoient de son infortune, et rendoient leur contentement assez manifeste : car ils publiérent un decret par lequel il étoit permis aux Trente de répéter par toute la Grèce les fugitifs d’Athénes, sur le pié de leurs debiteurs ; et imposérent une amende de cinq talens à quiconque refuseroit de les rendre. L’iniquité de ce decret révolta intérieurement toutes ces Villes, dont la plûpart redoutant la puissance de Sparte ne laissérent pas de s’y soumettre. Mais les Argiens indignez de cette animosité barbare des Spartiates, et compatissant à la triste situation de ces fugitifs dépouillez de tout, furent les premiers qui les reçurent avec toute