Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/74

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ces secrettes, dans lesquelles ils se reprochoient les uns aux autres de ne s’être pas joints aux cavaliers qui songeoient à se défaire du Tyran[1]. Un des Lieutenans de Denys qui entendit quelqu’un de ces discours, commença par menacer un de ceux qui les tenoient ; et celui-ci lui ayant fait une réponse un peu fiére, le Lieutenant s’avança comme pour le frapper. Les autres soldats irritez de cette entreprise, tuérent d’abord cet Officier qui se nommoit Doricus : et ensuite excitant à la liberté, par de grands cris, les Citoyens de la ville même qu’ils venoient assiéger, ils envoyérent chercher de la Cavalerie dans la forteresse d’Ætna : car dès le commencement de la Tyrannie quelques Syracusains s’étoient réfugiez là. Denys effrayé de cette révolte abandonna le siége d’Herbesse, et revint incessamment à Syracuse dans le dessein de contenir cette Capitale. Après sa retraite les Auteurs de la conspiration se donnérent pour Chefs, tous ceux qui avoient eu part à la mort du Lieutenant : après quoi se joignant aux cavaliers arrivez d’Ætna, ils vin-

  1. Sur la fin du Livre précédent, pag. 230 de Rhodoman.