Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/79

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à cette promesse : mais les autres sur le récit que les Députez leur faisoient de l’attention que Denys avoit eue de faire ensevelir les morts, répondoient qu’il étoit juste de lui tenir compte de cette bonne action, et qu’ils prioient les Dieux de les mettre bien-tôt en état de lui rendre le même devoir. En un mot, ces derniers s’obstinérent à demeurer dans leur Forteresse, d’où ils attendoient même le temps et l’occasion de surprendre le Tyran. Cependant Denys faisoit toute sorte d’amitiez aux fugitifs revenus, afin de ramener tous les autres par l’exemple qu’il donnoit à l’égard de ces premiers. Pour les Campagniens, comme il connaissoit parfaitement leur inconstance et le peu de foi qu’il fallait prêter à leurs sermens, il se contenta de leur faire des présens convenables, et les renvoya. Ils se retirérent à Entelle[1], où ayant persuadé aux Habitans de les recevoir au nombre de leurs concitoyens ; ils égorgérent dans une nuit dont ils étoient convenus entr’eux, tous les jeunes mariez, après quoi ils épousérent leurs femmes de force et se rendirent maîtres de la Ville.

  1. Ville de Sicile.