Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/78

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tre à sa solde. Là-dessus ses espérances se ranimèrent, et les Syracusains se voyant replongez dans la servitude prirent querelle entr’eux. Les uns vouloient que l’on continuât le siége, et les autres soutenoient qu’il falloit le lever absolument et licentier leurs troupes. Denys qui s’apperçut de cette dissention et de ce désordre en profita pour tomber sur eux, et les poussa tous sans beaucoup de peine jusque dans le quartier qu’on appelloit la Ville-neuve. Il ne périt pourtant pas en cette occasion beaucoup de monde ; parce que Denys courant à cheval de tous côtez, empêchoit que l’on ne tuât les Fuyards. Ainsi les Syracusains se répandirent d’abord dans la Campagne, et bien-tôt après se réunirent en assez grand nombre, pour former un corps de sept mille Cavaliers. Cependant Denys eut soin de faire ensevelir tous les morts, et il envoya des Députez à Ætna pour inviter les Citoyens refugiez-là de renoncer à leur haine, et de revenir dans leur Patrie ; ajoutant à cette invitation une promesse inviolable d’oublier tout. Plusieurs de ceux qui avoient laissé leurs femmes et leurs enfants à Syracuse, furent en quelque sorte obligez de se fier