Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fit semblant d'aller porter la guerre aux Siciliens naturels, dans la vue de rendre par cette feinte les habitants de Naxus et de Catane moins vigilants sur leur défense. S'arrêtant à Enna il mit dans l'esprit d'Aemnestus, citoyen de cette ville, la pensée de s'en rendre le maître, en lui promettant de le soutenir dans son usurpation. Celui-ci en vint à bout, mais comme il tint le portes fermées à Denys, ce dernier changea aussitôt de parti et conseilla aux Ennéens de se défaire de leur tyran. Ils s'assemblèrent, en effet, tous en armes dans la place publique et criant à la liberté, ils excitèrent un tumulte général parmi eux. Denys qui en fut instruit prit avec lui les plus braves et les plus fidèles des siens : passant par un endroit qui n'était point gardé, il se trouva tout d'un coup au dedans des murailles. Là faisant prendre Aemnestus, il le livra lui-même aux Ennéens pour le punir de mort et sortit aussitôt de la ville sans y avoir fait aucun acte d'hostilité, mo-