Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/91

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dération qui ne venoit pas tant d’un principe de juſtice, que de l’envie qu’il avait d’attirer les autres Villes à ſon parti. En effet il décampa auſſitôt dans le deſſein d’aller piller Erbite : mais ne pouvant en venir à bout il fit un traité de paix avec les habitans, & ramena toutes ſes forces à Catane. Arcéſilas Général des Catanois s’étoit engagé à lui livrer cette Ville, dans laquelle il fit entrer le Tyran en pleine nuit, & l’en rendit maître ; Denys dépouillant tous les Citoyens de leurs armes, y établit une garniſon convenable. Proclès chef de la milice de Naxus gagné de même par ſes promeſſes, lui remit auſſi ſa patrie. Le Tyran s’acquitta envers lui de tout le prix dont il étoit convenu ; & de plus il excepta ſa famille & ſes parens de l’eſclavage où il réduiſit tous les autres Citoyens. Il abandonna enſuite leurs richeſſes au pillage de ſes ſoldats ; après quoi il fit raſer les maiſons & les murailles. Il traita de même les Catanois, & après les avoir pillez, il les envoya vendre à Syracuſe.

Le territoire de Naxus fut accordé aux Siciliens les plus voiſins, & l’on donna aux Campaniens la ville de Ca-