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Page:Diodore de Sicile - Bibliothèque historique, Delahays, 1851.djvu/12

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PRÉFACE.

nature de l’homme, sur les rapports avec nos semblables, portent l’empreinte de la morale la plus pure du christianisme.

Il vaut mieux pardonner que punir ; cette maxime éminemment chrétienne revient bien souvent dans le cours de l’ouvrage.

Si Diodore n’avait pas été de cent ans plus ancien, on aurait pu le croire initié dans la religion du Christ. Ce qu’il y a d’incontestable, c’est qu’il connaissait la religion d’un peuple que les historiens grecs et romains nomment à peine et pour lequel ils semblent affecter le plus profond dédain. Le passage que je vais citer est peut-être le fragment le plus étendu et le plus intéressant que l’antiquité païenne nous ait légué sur le peuple de Dieu. Ce fragment, extrait d’Hécatée de Milet, est d’autant plus remarquable, qu’il explique en quelque sorte les intimes sentiments des Grecs et des Romains à l’égard de la nation juive, dont le culte était pour eux une bizarre anomalie :

« Avant de décrire la guerre contre les Juifs, nous croyons, dit l’historien, devoir donner quelques détails sur l’origine et les institutions de cette nation. Il se déclara anciennement en Égypte une maladie pestilentielle ; le peuple fit remonter à la divinité l’origine de ce fléau. Comme le pays était habité par de nombreux étrangers, ayant des mœurs et des cérémonies religieuses très différentes, il en résulta que le culte héréditaire était négligé. Les indigènes crurent donc que, pour apaiser le fléau, il fallait chasser les étrangers. C’est ce qu’on fit sur-le-champ. Parmi ces exilés, les plus distingués et les plus vaillants se réunirent, selon quelques historiens, pour se rendre en Grèce et dans quelques au-