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Page:Diodore de Sicile - Bibliothèque historique, Delahays, 1851.djvu/21

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PRÉFACE.

nion que la science a fait prévaloir est que le succin ou l’ambre jaune, sur lequel on a pour la première fois observé le phénomène électrique de l’attraction, est un produit d’altération d’une résine découlant, sous forme de larmes, d’une espèce de plante aujourd’hui inconnue.

Autre exemple. « Les Argonautes furent assaillis d’une violente tempête. Comme les principaux désespéraient de leur salut, Orphée, le seul des navigateurs qui fût initié dans les mystères, fit, pour conjurer l’orage, des vœux aux dieux de Samothrace. Aussitôt le vent cessa ; deux étoiles tombèrent sur les têtes des Dioscures, au grand étonnement de tout le monde, et on se crut à l’abri des dangers par l’intervention d’une providence divine. » (Liv. IV, chap. 43.)

Pendant un temps orageux, où l’air est chargé d’électricité, il n’est pas rare de voir des étincelles au sommet des pointes métalliques, et même sur la tête de certaines personnes qui semblent mieux conduire l’électricité que d’autres. César (de Bello Affricano, cap. 6), Tite-Live (XXII, 1), Pline (Hist. nat., II, 37), ont décrit des phénomènes semblables. Les marins, dit Pline, les attribuaient à Castor et Pollux qui étaient, pendant les tempêtes, invoqués comme des dieux. M. Schweigger, célèbre physicien de Halle, s’est attaché à démontrer que, par le mythe des Dioscures, les anciens représentaient symboliquement la connaissance de l’électricité positive et de l’électricité négative : l’une ne se manifeste qu’autant que l’autre disparaît, de même que Pollux vit pendant que l’autre meurt, et réciproquement. Il y a encore d’autres analogies qui pourraient venir à l’appui de cette opinion. Ainsi, les Dioscures sont représentés ayant chacun une flamme au sommet de la tête ;