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Page:Diodore de Sicile - Bibliothèque historique, Delahays, 1851.djvu/22

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PRÉFACE.

leur vitesse, qui est extrême, est figurée par des ailes blanches ou des chevaux blancs ; leur apparition, comme de bons génies pendant les orages, le bruit sifflant qui accompagne cette apparition, la puissance et les attributs des Dioscures, peuvent merveilleusement s’appliquer à plusieurs propriétés du fluide électrique. Enfin, l’opinion aujourd’hui scientifiquement démontrée, que l’orage est un phénomène électrique qui se passe surtout entre les deux électricités opposées du ciel et de la terre, les anciens semblent l’avoir enseignée symboliquement par le mythe des Dioscures, tous deux fils du dieu de la foudre, tous deux envoyés comme des génies propices au milieu des tempêtes, l’un étant au ciel, pendant que l’autre résidait dans les enfers.

Je comprends combien il faut être réservé dans ces sortes de rapprochements que l’imagination tend toujours à exagérer. Mais il faut aussi reconnaître que plusieurs de ces rapprochements sont si naturels qu’ils se présentent d’eux-mêmes à l’esprit.

Dans l’antiquité et au moyen âge, les sciences physiques étaient enseignées secrètement et à un petit nombre d’initiés ; elles n’étaient traduites au dehors que sous des formes obscures et allégoriques. Le Timée de Platon et les œuvres des alchimistes en sont une preuve évidente. Les sociétés savantes de nos jours étaient, si je ne m’abuse, représentées par les mystères dans l’antiquité, et par les adeptes du grand œuvre dans le moyen âge. Cette opinion est peut-être hardie, et j’ai longtemps hésité à l’émettre ; mais plusieurs faits sont venus m’y confirmer. Le passage suivant de Diodore est de ce nombre :