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PRÉFACE.

d’aspect ; car la lumière est la cause des couleurs. De plus, elle développe le parfum des fruits, les propriétés des sucs, la taille et les instincts des animaux. La lumière et la chaleur du soleil produisent les différentes qualités du sol ; elles rendent, par leur douce influence, la terre fertile et l’eau fécondante ; enfin, le soleil est l’architecte de la nature. » (Livre II, chap. 52.)

Il y a de ces vérités qui sont senties plutôt que comprises : elles sont contemporaines de l’homme. Le culte que les peuples primitifs ont voué au soleil a certainement sa raison, non pas seulement dans l’éclat lumineux de cet astre qui fait distinguer le jour des ténèbres, mais surtout dans l’influence vivifiante, mystérieuse, et, pour ainsi dire, toute divine, que le soleil exerce sur tout l’ensemble de la nature. Cette influence a été sans doute reconnue de tout temps, bien qu’on n’eût encore aucun moyen de s’appuyer sur des démonstrations scientifiques. Depuis des milliers d’années (Diodore n’est ici que l’interprète de témoignages plus anciens), on sait que la lumière du soleil est la cause des couleurs ; mais c’est depuis un siècle et demi à peine que l’on a trouvé la démonstration scientifique de ce fait par la décomposition de la lumière en ses couleurs primitives : les corps qui nous paraissent jaunes absorbent toutes les autres couleurs du spectre solaire, moins le jaune ; les corps qui nous paraissent verts absorbent toutes les autres couleurs, moins le vert, etc. Les anciens savaient comme nous que le chatoiement irisé des plumes d’oiseau est un effet du soleil ; mais ils ne savaient pas comment cet effet résulte de certains phénomènes de diffraction que la physique nous explique aujourd’hui. Les anciens attri-