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Page:Diodore de Sicile - Bibliothèque historique, Delahays, 1851.djvu/25

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PRÉFACE.

buaient à l’action du soleil le parfum des fruits du Midi. La chimie cherche aujourd’hui à nous rendre compte de ce fait. Les philosophes de l’école ionienne avaient été conduits à admettre théoriquement qu’il existe dans l’air un esprit (πνεῦμα) qui entretient le feu et la respiration ; pendant des siècles, on l’a cherché en tâtonnant ; maintenant tout le monde le connaît, cet esprit auquel Lavoisier a donné le nom d’oxygène. Il serait inutile de multiplier les exemples. Il me suffit d’avoir fait ressortir que les grandes vérités scientifiques, exprimées dans leur formule la plus générale, ont été connues presque de tout temps, et qu’elles sont en quelque sorte inhérentes à l’intelligence même de l’homme. C’est là qu’il faut, selon moi, chercher le secret des mystères.

Je passerai sous silence d’autres points de l’histoire des sciences (la métallurgie, l’exploitation des mines, la fabrication des pierres précieuses artificielles, les embaumements, etc.) dont j’ai parlé d’une manière assez étendue dans mon Histoire de la Chimie.

Qu’il me soit permis, en terminant, de dire un mot des traductions qui ont été jusqu’ici faites de la Bibliothèque historique. Diodore avait déjà été traduit en français par Terrasson, vers le milieu du siècle passé, et assez récemment par Miot. La première traduction est si défectueuse qu’une simple révision aurait été insuffisante ; il fallait une traduction entièrement nouvelle. Miot, traducteur beaucoup plus exact que Terrasson, n’a eu que le tort de s’être laissé trop souvent guider par l’interprétation latine de Rhodoman, au lieu de suivre fidèlement le texte grec. Il en est résulté quelques erreurs qui auraient pu être facilement