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PLATON.

n’en vit pas moins heureux. Il croit que le sage peut se mêler du gouvernement, qu’il doit se marier, et observer fidèlement les constitutions établies, procurer à sa patrie tout le bien qu’il peut, et affermir sa constitution par de bonnes ordonnances, à moins qu’il ne prévoie que la trop grande dépravation du public rendrait ses bons desseins inutiles.

Il pensait que les dieux voient les actions des hommes, qu’ils veillent aux choses de ce monde, et qu’ils sont de purs esprits. il disait que l’honnête n’est point différent de ce qu’on appelle louable, raisonnable, utile, beau et convenable, parceque tout cela sert à exprimer ce qui est dicté par la nature et la raison.

il a traité des noms des choses, et a établi la science d’interroger et de répondre; science dont il fait lui-même un grand usage. On remarque dans ses dialogues qu’il parlait de la justice comme d’une loi établie de Dieu, afin de persuader plus fortement aux hommes de se conduite avec équité, de peut qu’après leur mort ils ne fussent punis des iniquités qu’ils auraient commises pendant leur vie; on lui donna aussi à cette occasion le nom de fabuleux, parceque, quoique incertain de ce qui se passait dans l’autre monde, il mêlait ses écrits d’histoires pareille pour intimider les hommes et les empêcher de violer les lois. Voilà pour ce qui regarde ses dogmes.

Selon Aristote, il distribuait les biens de la vie en biens de l’ame, biens du corps qui sont hors de nous. Il range au nombre des premiers la justice la prudence, la magnanimité, la frugalité, et les autres vertus de ce genre; dans la seconde classe, il place la beauté, la bonne mine, la force; et dans la troisième, les amis, la prospérité de la patrie, et les richesses.

Il divise l’amitié en trois espèces, la naturelle, la sociale, et celle d’hospitalité : l’amitié naturelle est cette tendresse que les pères et les mères ont pour leurs en-