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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/472

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haut. Colotes, et Idoménée, natif de la même ville, furent aussi du nombre de ses principaux disciples, auxquels on peut joindre Polystrate, qui remplaça Hermaque dans l’école fondée par Épicure, ainsi que Denys, qui la tint après lui, et auquel succéda Basilide.

Apollodore, qu’on appelait le gouverneur des jardins, et qui a écrit plus de quatre cents volumes, s’est fort distingué parmi les sectateurs du philosophe, sans oublier deux Ptolomée, Mêlas, Leucus, [26] Zénon Sydonien, qui laissa quantité d’écrits et fut auditeur d’Apollodore ; Démétrius, surnommé Lacon ; Diogène de Tarse, dont on a une description des Écoles choisies ; Orion, et beaucoup d’autres, que les véritables épicuriens n’appelaient que des sophistes.

Il y a eu trois autres Épicures, dont l’un fut fils de Léonte et de Thémista ; l’autre, natif de Magnésie ; et le quatrième, gladiateur de profession.

Au reste, Épicure a plus écrit lui seul qu’aucun autre des philosophes. On compte jusqu’à trois cents livres de sa composition, sans autre titre que celui-ci : Ces ouvrages renferment les sentiments d’Épicure. En effet, ils sont tous remplis de ses propres idées. Chrysippe a voulu l’imiter dans la multitude de ses écrits, remarque Carnéade, qui à cette occasion l’appelait le parasite des livres d’Épicure, parce qu’il affectait de l’égaler en ce qui regardait le nombre des productions ; [27] aussi ses œuvres sont-elles pleines de redites, de choses mal digérées, et avancées avec tant de précipitation, qu’il n’avait pas de temps de reste pour les relire et les corriger. D’ailleurs, il a tellement farci ses livres de citations, qu’il y a beaucoup plus de travail d’autrui que du sien propre ; défaut qu’il a en commun avec Zénon et Aristote.

Les volumes d’Épicure se montent donc à la quantité que nous venons de dire ; mais ceux qui, par l’excellence des matières, l’emportent sur les autres, sont

les trente-sept qu’il a composés sur la nature ; ce qu’il nous a laissé des