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Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/497

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cristalline. Et en général, les phénomènes que nous pouvons observer nous conduisent à penser que celui-là peut s’opérer de plusieurs manières différentes.

[101] « Les éclairs se font aussi diversement par le choc, ou par la collision des nuées, qui produit cette disposition, laquelle engendre le feu ; ou par l’ouverture des nuées faite par des corps spiritueux qui forment l’éclair, ou parce que les nuages poussent au dehors le feu qu’ils contiennent, soit par leur pression réciproque, soit par celle des vents, ou par la lumière qui sort des astres, et qui ensuite, renvoyée par le mouvement des nuées et des vents, tombe au travers des nues ; ou par la lumière exténuée qui s’élance des nuées, ou parce que c’est le feu qui les assemble et cause les tonnerres. Il peut de même produire les éclairs par son mouvement, ou par l’inflammation des vents, faite suivant leur direction et la violence avec laquelle ils enveloppent tout. [102] Les éclairs peuvent aussi se faire lorsque les vents viennent à rompre les nuées et détachent des atomes dont la chute excite le feu et forme l’éclair. On pourra facilement trouver plusieurs autres explications de ce phénomène, si on prend garde aux choses semblables qui arrivent sous nos yeux.

« Au reste, l’éclair précède le tonnerre, parce qu’il sort de la nue sitôt que le vent s’y introduit, lequel, se trouvant ensuite renfermé, cause le bruit que nous entendons, outre que quand tous les deux viennent à s’enflammer, l’éclair parvient plutôt jusqu’à nous, [103] et est suivi du tonnerre, comme il arrive dans certaines choses que nous voyons de loin, —et qui rendent un son.

« La foudre peut résulter d’un grand assemblage de vents, de leurs chocs, de leur inflammation et de leur violente chute sur la terre, principalement sur les montagnes, où les foudres se remarquent le plus, ou par les ruptures qui se font successivement dans des lieux épais et remplis de nuées, et qui se trouvent enveloppées par ce feu qui s’échappe. C’est ainsi que le tonnerre peut encore se former par un grand amas de feu mêlé d’un vent violent qui rompt les nuées dont la réciproque empêche qu’il ne continue son cours. [104] Les foudres peuvent aussi se faire de plusieurs autres manières, pourvu qu’on ne s’attache point aux fables. On les évitera, si on examine les choses que l’on voit, pour en tirer des conclusions par rapport à celles qu’on ne voit pas (10).