Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/496

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phénomènes ne peuvent se faire que par une seule voie, et ont rejeté toutes les autres manières dont ils peuvent s’exécuter, adoptant des idées qu’ils ne peuvent concevoir clairement, et ne faisant pas attention aux choses que l’on voit, afin de s’en servir comme de signes pour connaître les autres (09).

[98] « La différente longueur des jours et des nuits doit s’attribuer à ce que le soleil passe plus promptement ou plus lentement sur la terre, ou à ce qu’il y a des lieux plus ou moins éloignés du soleil, ou des endroits plus bornés que d’autres, tout comme nous voyons parmi nous des choses qui s’exécutent avec plus de vitesse, et d’autres avec plus de lenteur ; raisonnement qu’on peut appliquer par conformité à ce qui se fait dans les phénomènes célestes. Ceux dont l’opinion est que cela ne peut se faire que d’une seule manière, contredisent les phénomènes et perdent de vue les choses que les hommes peuvent connaître.

« Les pronostics qu’annoncent les astres naissent, ou des accidents des saisons, comme ceux que nous voyons arriver aux animaux, ou d’autres causes, comme peuvent être les changements de l’air. [99] Ni l’une ni l’autre de ces suppositions n’est contraire aux phénomènes ; mais à quelle cause possible il faut s’arrêter, c’est ce que nous ne savons point.

« Les nuées peuvent se former, ou par des assemblages d’air, pressés les uns contre les autres, ou par les secousses des vents, ou par des atomes qui s’accrochent et sont propres à produire cet effet, ou par des amas d’exhalaisons qui partent de la terre et de la mer, ou enfin de plusieurs autres manières semblables que la raison nous dicte. Ces nuées, soit par la pression qu’elles souffrent, soit par les changements qu’elles éprouvent, peuvent se tourner en eau ou en vents, [100] selon qu’il y a pour cela des matières amenées de lieux convenables, agitées dans l’air, et entretenues par des assemblages propres à produire de semblables effets.

« Les tonnerres peuvent être occasionnés, ou par des vents renfermés dans les cavités des nuées, comme il en est de nos vases pleins d’eau bouillante, ou par le bruit du feu spiritueux qu’elles contiennent, ou par les ruptures et les séparations qui leur arrivent, ou par leur choc et l’éclat avec lequel elles se rompent, après avoir acquis une consistance