Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nie. Il avait coutume de dire que le travail vient à bout de tout. Il voulut percer l’isthme de Corinthe. On lui attribue ces lettres:

PÉRIANDRE AUX SAGES.

Je rend graces à Apollon Pythien de ce qu’il a permis que je vous écrivisse dans un temps où vous êtes tous assemblés en un même lieu. J’espère que mes lettres vous conduiront à Corinthe; et je vous recevrai, comme vous le verrez vous-mêmes, d’une manière tout-à-fait populaire. L’année dernière, vous fûtes à Sardes à Lydie; venez, je vous prie, celle-ci, à Corinthe, dont les habitants vous verront avec plaisir rendre visite à Périandre

PÉRIANDRE A PROCLÈS.

Le crime que j’ai commis contre mon épouse a été involontaire. Mais vous ferez une injustice, si vous me témoignez volontairement votre ressentiment, en vous servant pour cela de mon fils. Faites donc cesser son inhumanité envers moi, ou je m’en vengerai sur vous. J’ai vengé la mort de votre fille en condamnant mes concubines au feu, et en faisant brûler vis-à-vis de son tombeau les vêtements des femmes de Corinthe.

Il reçut de Thrasybule une lettre conçue en ces termes:

THRASYBULE À PÉRIANDRE.

Je n’ai rien répondu aux demandes de votre héraut. Je me suis contenté de le mener dans un champ semé de blé, où, tandis qu’il me suivait, j’abattais avec mon bâton les épis qui s’élevaient au-dessus des autres, en lui recommandant de vous faire rapport de ce qu’il voyait. Faites comme moi. Et si vous voulez conserver votre domination, faites périr les principaux de la ville, amis ou ennemis, il n’importe. L’ami même d’un tyran doit lui être suspect.




ANACHARSIS.

Anarchasis le Scythe, fils de Gnurus et frère de Caduidas, roi de Scythie, eut pour mère une Grecque: aussi