Page:Diogène Laërce - Vies, édition Lefèvre,1840.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

donné au public, en forme de commentaires, les choses qu’il avait recueillies, et le premier qui se croit occupé à écrire l’histoire des philosophes. Aristippe, dans le quatrième livre des Délices des Anciens, rapporte qu’il avait une amitié particulière pour Clinias, et qu’il le lui dit en ces termes: « Je prends plus de plaisir à voir Clinias que tout ce que les hommes ont de plus rare. Je voudrais perdre la vue, et n’avoir des yeux que pour voir Clinias. La nuit, je m’afflige de son absence; le matin, je remercie le soleil du bonheur que j’ai de revoir Clinias.

Il s’insinua dans l’amitié de Cyrus, et voici comment il s’y prit. Il avait un ami, nommé Procène, Béotien d’origine, disciple de Gorgias de Léonte, et qui vivait à la cour de Cyrus, qui lui faisait part de son amitié. Proxène écrivit à Athènes une lettre à Xénophon, dans laquelle il le priait de venir à Sardes et de s’appliquer à gagner l’affection du roi. Xénophon montra la lettre à Socrate et lui demanda son avis, qui fut qu’il devait consulter l’oracle de Delphes sur le parti qu’il avait à prendre. Il obéit; mais au lieu de demander à Apollon s’il devait se rendre auprès de Cyrus, il lui demanda de quelle manière il ferait le voyage de Sardes. Socrate, quoique fâché de la tromperie de son disciple, lui conseilla cependant de partir; et Xénophon, étant arrivé à la cour de Cyrus, sut tellement lui plaire, qu’il entra aussi avant que Proxène dans ses bonnes graces. Et de là vient qu’étant à portée de tout voir et de tout connaître, il nous a si bien détaillé les circonstances de l’arrivée et de la descente de Cyrus en Grèce.

Il eut une haine mortelle pour Ménon, qui était capitaine d’une compagnie de soldats étrangers lorsque les Perses vinrent en Grèce. Entre autre choses déshonorantes qu’il lui reproche, il l’accuse d’avoir eu des amours illégitimes. Il blâma aussi un certain Apollonide de s’être fait percer les oreilles. Après la déroute de Pont et la rupture de l’alliance avec Seuthus, roi des Odrysiens,