Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/103

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à ma demande. Levez donc tous les obstacles qui pourroient vous empêcher de lier commerce avec moi. Considérez surtout que non seulement vous deviendrez mon maître ; mais que vous serez en même temps celui de tous les Macédoniens, mes sujets. En instruisant leur Roi, en le portant à la vertu, vous leur donnerez en ma personne un modèle à suivre pour se conduire selon l’équité & la raison, puisque tel est celui qui commande, tels sont ordinairement ceux qui obéissent''

Zénon lui répondit en ces termes :

Zénon au Roi Antigone, salut.

,,Je reconnais avec plaisir l’empressement que vous avez de vous instruire & d’acquérir de solides connaissances qui vous soient utiles, sans vous borner à une science vulgaire, dont l"étude n’est propre qu’à dérégler les mœurs. Celui qui se donne à la Philosophie, qui a soin d’éviter cette volupté si commune, si capable d’émousser l’esprit de la jeunesse, anoblit ses sentiments, je ne dis par inclination naturelle, mais aussi par principe. Au reste, quand un heureux naturel est soutenu par l’exercice, & fortifié par une bonne instruction, il ne tarde pas à se faire une parfaite notion de la vertu. Pour moi, qui succombe