Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/107

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souper chez lui, ou le menait souper chez Aristoclée le Musicien ; liaison à laquelle il renonça dans la suite.

On dit qu’il évitait d’assembler beaucoup de monde autour de lui, & que pour se débarrasser de la foule, il s’asseyait au haut de l’escalier[1]. Il ne se promenait guère qu’avec deux ou trois personnes, & exigeait quelquefois un denier de ceux qui l’entouroient, afin d’écarter la multitude, comme le rapporte Cléanthe dans son Traité de l’Airain. Un jour que la presse étoit fort grande, il montra aux assistants la balustrade de bois d’un Autel au haut du Portique, & leur dit : Autrefois ceci en faisait le milieu ; mais comme on en recevait de l’embarras, on le transposa dans un endroit séparé : de même si vous vous ôtiez du milieu d’ici, vous nous embarrasseriez moins.

Démochare, fils de Lachès, vint le saluer, & lui demanda s’il avoit quelque commission à lui donner pour Antigone, qui se ferait un plaisir de l’obliger. Ce compliment lui déplut si fort que depuis ce moment il rompit tout commerce avec lui. On rapporte aussi qu’après la mort de

  1. Ménage & autres Interprètes Latins ne disent rien sur ce passage ; Boileau & Fougerolles le défigurent. Je crois qu’il s’agit du monde qui s’assemblait autour de Zénon lorsqu’il donnait ses leçons, & je suppose qu’il y avoit des degrés au portique du Poecile, où il se tenait, & que c’est de ce Portique que parle Diogène Laërce.