Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/114

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les marques de votre passion. Examinant quelqu’un qui étoit parfumé, il s’informa qui étoit cet homme qui sentait la femme. Denys le Transfuge demandait à Zénon d’où vient qu’il étoit le seul à qui il n’adressât point de corrections ; il répondit que c’étoit parce qu’il n’avoit point de confiance en lui. Un jeune garçon parlait inconsidérément : Nous avons, lui dit-il, deux oreilles & une seule bouche, pour nous apprendre que nous devons beaucoup plus écouter que parler. Il assistait à un repas, où il ne disoit mot ; on voulut en savoir la raison : Afin, répondit-il, que vous rapportiez au Roi qu’il y a ici quelqu’un qui sait se taire. Il faut remarquer que ceux, à qui il faisait cette réponse, étoient venus exprès de la part de Ptolémée pour épier la conduite du Philosophe & en faire rapport à leur Prince. On demandait à Zénon comment il en agirait avec un homme qui l’accablerait d’injures : Comme avez un Envoyé que l’on congédie sans réponse, répliqua-t-il. Apollonius Tyrien rapporte que Cratès le tira par son habit pour l’empêcher de suivre Stilpon, & que Zénon lui dit : Cratès, on ne peut bien prendre les Philosophes que par l’oreille, Quand vous m’aurez persuadé, tirez-moi par là ; autrement si vous me faites violence, je serai bien présent de corps auprès de vous, mais j’aurai l’esprit auprès de Stilpon.

Hippobote dit qu’il conversa avec Diodore,