Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/178

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est le même qu’ils font sur les autres vertus Chrysippe dit que la vertu peut se perdre ; Cléanthe soutient le contraire. Le premier allègue pour causes, qui peuvent faire perdre la vertu, l’ivrognerie & la mélancolie ; le second s’appuie sur la solidité des idées qui forment la vertu. Ils disent qu’on doit l’embrasser, puisque nous avons honte de ce que nous faisons de mauvais ; ce qui démontre que nous savons que l’honnêteté seule est le vrai bien. La vertu suffit aussi pour rendre heureux, disent avec Zénon Chrysippe dans son premier livre des Vertus, & Hécaton dans son deuxième livre des Biens. Car si la grandeur d’âme, qui est une partie de la vertu, suffit pour que nous surpassions tous les autres, la vertu elle-même est aussi suffisante pour rendre heureux, d’autant plus qu’elle nous porte à mépriser les choses que l’on répute pour maux. Néanmoins Panetius & Posidonius prétendent que ce n’est point assez de la vertu, qu’il faut encore de la santé, dela force du corps & de l’abondance nécessaire. Une autre opinion des Stoïciens est que la vertu requiert qu’on en fasse toujours usage, comme dit Cléanthe, parce qu’elle ne peut se perdre, & que lorsqu’il ne manque rien à la perfection de l’âme, le sage en jouit à toutes sortes d’égards.

Ils croient que la justice est ce qu’elle est, & non telle par institution. Ils parlent sur le même